
Obligation d’information sur les congés payés : ce que tout employeur doit savoir
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Une obligation légale encadrée par le Code du travail
L’information des salariés sur les congés payés est une obligation légale imposée à tous les employeurs. Deux articles du Code du travail précisent ces obligations :
Article D3141-5 et D3141-6 du Code du travail :
« La période de prise des congés payés est portée par l’employeur à la connaissance des salariés au moins deux mois avant l’ouverture de cette période. »
« L’ordre des départs en congé est communiqué, par tout moyen, à chaque salarié un mois avant son départ. »
Cela signifie que chaque employeur doit informer ses salariés à deux niveaux :
- Collectivement : sur la période de prise des congés payés.
- Individuellement : sur l’ordre des départs en congé.
Informer ses salariés sur la période de congés payés : une obligation essentielle
Chaque année, l’employeur doit définir une période de prise des congés payés, qui doit au minimum inclure la période légale du 1er mai au 31 octobre. Certains accords collectifs ou usages d’entreprise peuvent fixer une période différente, mais celle-ci doit toujours intégrer ce créneau légal.
Conformément à l’article D3141-5, l’information sur cette période doit être communiquée au moins deux mois avant son ouverture, soit avant le 1er mars pour une période débutant le 1er mai.
Comment informer les salariés ?
Le Code du travail ne précise pas les modalités exactes, mais l’information doit être transmise par tout moyen permettant d’en attester la réception. Cela peut être :
- Un affichage dans les locaux de l’entreprise
- Un email collectif
- Une note de service
Il est essentiel de garder une preuve de cette communication pour pouvoir prouver que l’information a bien été transmise.
Informer chaque salarié de son départ en congé
En plus de l’information collective, l’employeur doit informer individuellement chaque salarié des dates exactes de son départ en congé, au moins un mois avant le début des congés, comme l’exige l’article D3141-6.
Cette information peut être communiquée par différents moyens, tant qu’il est possible de prouver que le salarié en a bien pris connaissance :
- Un courrier ou un email avec accusé de réception
- Une note de service individuelle
- Un affichage nominatif en entreprise
Une fois ces dates fixées, ni l’employeur ni le salarié ne peuvent les modifier dans le mois précédant le départ, sauf en cas de circonstances exceptionnelles (ex. : redressement judiciaire de l’entreprise).
Si l’employeur modifie les dates des congés d’un salarié sans justification valable et sans respecter le délai d’un mois, il s’expose à des sanctions, notamment à l’obligation d’indemniser le salarié pour le préjudice subi.
Quels sont les risques en cas de manquement à cette obligation ?
Un employeur qui ne respecte pas son obligation d’information s’expose à plusieurs risques :
- Contentieux aux prud’hommes : un salarié pourrait contester l’absence d’information et réclamer des dommages et intérêts.
- Droits à congés non prescrits : en cas de litige, un employeur incapable de prouver qu’il a bien informé ses salariés pourrait être contraint de verser des arriérés de congés payés sur plusieurs années.
- Désorganisation interne : l’absence de communication claire sur les congés peut entraîner des tensions entre salariés et des perturbations dans l’organisation du travail.
Un simple oubli ou une mauvaise gestion de l’information peut donc avoir des conséquences financières et organisationnelles lourdes pour l’entreprise.
Respect de la durée minimale du congé principal
En plus de définir la période et l’ordre des congés, l’employeur doit également s’assurer que les salariés respectent les règles relatives à la prise du congé principal.
Selon l’article L3141-18 du Code du travail, lorsqu’un salarié prend son congé principal (c’est-à-dire ses quatre premières semaines de congés payés), il doit poser au moins 12 jours ouvrables consécutifs.
Ce qu’il faut retenir :
- Le salarié doit prendre au minimum 12 jours ouvrables en continu, entre le 1er mai et le 31 octobre.
- Il ne peut pas poser plus de 24 jours ouvrables en une seule fois, sauf dérogation pour raisons personnelles (éloignement géographique, enfant ou adulte handicapé à charge, etc.).
- La 5ᵉ semaine de congés payés n’entre pas dans cette obligation et peut être posée librement.
L’employeur doit donc veiller à ce que chaque salarié prenne bien ces 12 jours consécutifs durant la période légale, sous peine de voir sa responsabilité engagée en cas de litige.
Le report des congés payés : que dit la loi ?
Un salarié qui n’a pas pris l’intégralité de ses jours de congés avant la fin de la période prévue peut demander à les reporter, mais uniquement avec l’accord de l’employeur.
Sauf accord collectif ou usage interne prévoyant un report automatique, l’employeur n’a aucune obligation d’accepter la demande de report.
Il est donc recommandé d’anticiper ces situations en informant clairement les salariés des règles en vigueur dans l’entreprise et en assurant une bonne gestion des congés pour éviter des reports excessifs qui pourraient désorganiser l’activité.
Conclusion : anticipez pour éviter les risques !
L’obligation d’information sur les congés payés est une règle simple, mais son non-respect peut entraîner des risques importants pour l’employeur. En tant que dirigeant, vous avez tout intérêt à mettre en place un process clair et à garder des preuves des communications envoyées à vos salariés.
Une bonne gestion des congés, c’est aussi un gage de sérénité pour votre entreprise et vos équipes 😉